j'ai grandi dans une petite ville industrielle, La Tuque, après maintenant près de 15 années à Montréal je suis forcé de constater que je suis encore un Latuquois, j'ai eu beau frotter avec une laine d'acier, adopter les tendances des résidents du plateau, j'ai essayé le tit accent les dents serrés, les expressions à la mode, les habitudes de toutes sortes, je demeure profondément lié avec ce milieu d'ou je viens... honêtement, je ne me sens plus chez moi dans ma petite ville, mais je reconnais que d'avoir grandi en haute-mauricie a, disons affecté '' l'artiste '' que je suis.
par exemple j'ai cette obcession pour les usines en tout genre et ce n'est pas parce qu'à chaque fois que je mentionne le fait que je viens de La Tuque que l'on me dit : "ah oui, La Tuque... ça pue là bas, ca sent vraiment l'usine de pâte à papier" ou encore "oui, oui on va chier la bas quand on monte au lac...". Je suis attaché à cette image de l'usine, un géant (dans ce cas un qui dévorre littéralement des forêts) qui marque la vie de toute une population.
mais c'est surtout au niveau de l'image de l'usine, le petit coté figé dans le temps, la rouille, la crasse, la boucanne, le bruit... la petite fourmillière, les boites à lunch. c'est au niveau cette icone qui m'inspire et qui surgit de plus en plus dans mon travail.
si il y a une chose que je m'ennuis de cette petite ville, c'est comment la lumière du jour (et de la nuit) la densité atmosphérique et le temps qu'il fait affecte l'image de cette usine et ça aussi je le retrouve de plus en plus dans mon travail.
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